Point : Assainissement et collecte des déchets.
Je souhaite m’exprimer sur les deux rapports qui concernent l’assainissement et la collecte des déchets qui obéissent un peu à la même logique. Ils révèlent un certain nombre de contradictions du moins en apparence et en tout cas pour un grand nombre de nos concitoyens, à savoir :
- baisse de la consommation d’eau et hausse globale du coût au m3,
- meilleur tri des déchets favorisant le recyclage et hausse de
la TEOM.
D’un côté, une évolution vertueuse dans ces deux domaines sensibles de la société de consommation et de l’autre un renchérissement des coûts, certes justifiés par la montée en charge des frais fixes, par les investissements, rénovations et mises aux normes diverses, par une baisse de certaines aides et par la réduction de l’assiette servant de calcul des taxes. Je crois qu’il est primordial pour pérenniser les efforts faits par nos concitoyens pour s’inscrire dans une démarche de développement durable de donner des signes visibles, forts et concrets encourageants.
Dans cette optique, la proposition faite par Jean-Claude DONISCHAL en commission d’introduire une dose de progressivité dans la part variable pour que les gros consommateurs d’eau payent plus que les petits est à étudier. Certes, il faudra veiller à ne pas pénaliser les familles nombreuses et veiller à ce que certains gros consommateurs récupérant l’eau de pluie ou puisant dans la nappe phréatique tout en rejetant les eaux usées dans les égouts n’échappent pas à cette progressivité.
Dans le même ordre d’idée, introduire les paramètres volume ou poids ou une combinaison des deux seraient des encouragements pour nos concitoyens déjà convaincus à poursuivre les efforts et les sceptiques à se joindre à cette dynamique positive.
Les deux délibérations représentent des évolutions intéressantes notamment en matière d’harmonisation des pratiques et des facturations sur le territoire de la CAMSA. C’est pourquoi je les approuve. Il faudra étudier avec précisions les aménagements suggérés en commission pour que même dans le cadre d’une augmentation des taxes et redevances les efforts pour réduire la consommation d’eau et la quantité de déchets soient reconnus.
Je voudrais également profiter des ces délibérations pour condamner un système qui a mis en place la société Eco emballage il y a une quinzaine d’années dans le but de collecter les redevances destinées à financer le recyclage des déchets. Dans ce système, il y a conflit d’intérêts entre Carrefour et Danone actionnaires principaux et en même temps les plus gros producteurs de déchets d’une part et d’autre part la volonté de réduire la quantité d’emballages. En quinze ans, ce système a conduit à une explosion des déchets ménagers et un trésor de guerre de 300 millions d’€, sans compter des placements toxiques en bourse de 60 millions d’€. Nous nous trouvons devant une situations aberrante : d’un côté des collectivités qui doivent faire face à des coûts de plus en plus élevés qui se répercutent sur les usagers et de l’autre des industriels qui spéculent avec des fonds qui devraient servir au financement du recyclage.